Résumé :
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Le pédagogue, en France, n'a pas toujours bonne presse : on voit souvent en lui un manipulateur habite, héritier des sophistes, capable de s'emparer de l'esprit d'autrui par de subtiles techniques... Quand le vrai " professeur ", à l'opposé, s'adresserait à la raison et interpellerait la liberté. Francis Imbert, connu pour ses nombreux travaux dans le domaine de " pédagogie institutionnelle ", prend ici le contre-pied de ces représentations de la pédagogie. Il aborde d'emblée le métier de pédagogue comme " impossible ", en écho à la boutade de Freud sur les trois professions impossibles : éduquer, soigner, gouverner. Il ne saurait être question, explique-t-il, que le pédagogue prétende " fabriquer " ou " produire " quoi que ce soit ou quiconque. Il ne peut espérer le plein succès de ses calculs ni la maîtrise des situations dans lesquelles il est impliqué. Il s'agit, pour lui, de reconnaître que c'est en termes de praxis et non de poièsis qu'il faut poser la question de son " intervention " ; qu'aucun " moule " ne préexiste au projet d'éduquer ; qu'aucun " résultat " ne peut être attendu avec certitude qui achèverait définitivement L'action... Ce n'est pas, pour autant, qu'il est condamné à l'inaction ou à L'improvisation permanente. Il doit, en revanche, assumer et penser son activité, en dehors de toute relation instrumentale, dans te cadre d'une interaction généralisée :
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